
Quand l'IA tient compagnie aux malades d'Alzheimer
L'intelligence artificielle s'invite désormais dans le quotidien des personnes atteintes d'Alzheimer. Assistants vocaux, robots compagnons et avatars conversationnels se développent pour apporter réconfort, stimuler la mémoire et soutenir les aidants. Mais ces innovations suscitent autant d'espoir que de débats éthiques.
Pourquoi utiliser l'IA auprès des malades d'Alzheimer ?
Les personnes atteintes d'Alzheimer souffrent souvent d'isolement et de perte de repères. Les solutions d'IA visent à :
- fournir des rappels et instaurer des routines,
- maintenir un lien social grâce à la conversation,
- stimuler la mémoire par des échanges personnalisés,
- soulager les proches aidants en automatisant certains appels ou notifications.
Des initiatives comme Livana Connect en France ou ElliQ à l'étranger montrent que ces outils peuvent rassurer et maintenir une forme de présence.
Quelles solutions existent déjà en France ?
En France, la start-up Livana Connect développe un téléphone rétro spécialement pensé pour les personnes atteintes d’Alzheimer. L’appareil intègre une intelligence artificielle vocale capable de passer automatiquement jusqu’à 15 appels par jour. Les échanges se font avec une voix naturelle, mais il est aussi possible d’utiliser la voix enregistrée d’un proche pour renforcer le sentiment de familiarité. L’IA s’adapte aux centres d’intérêt de la personne et propose des rappels utiles (prise de médicaments, repas, rendez-vous). Les aidants disposent d’une application dédiée qui leur enverra des notifications en temps réel, un résumé écrit des conversations et des alertes si un appel reste sans réponse.
Le dispositif n’est pas encore commercialisé : il s’agit pour l’instant d’un projet en phase de test et d’étude avant un déploiement plus large.
Dans les hôpitaux parisiens, le robot humanoïde ARI est testé par l’AP‑HP dans le cadre du projet européen SPRING. Ce robot conversationnel accueille les patients, les oriente et peut dialoguer de manière empathique avec des personnes âgées, y compris celles présentant des troubles cognitifs.
Enfin, le robot phoque Paro continue d’être utilisé dans de nombreux EHPAD et unités de soins gériatriques. Doté de capteurs tactiles et sonores, il réagit aux caresses et aux voix, offrant une présence apaisante et réduisant l’anxiété ou l’agitation des patients atteints de démence.

Des bénéfices réels, mais des limites à considérer
Ces technologies ne remplacent pas la présence humaine, mais peuvent être un soutien complémentaire. Elles rassurent, rappellent les rendez-vous, et créent un lien familier. Cependant, elles posent plusieurs défis :
- risque de dépendance émotionnelle ou de confusion,
- problèmes de consentement pour les patients,
- protection des données personnelles,
- crainte que ces outils réduisent les contacts humains réels.
Les experts soulignent que l'IA doit rester un outil d'accompagnement, et non une substitution aux proches ou aux soignants.
Sources
- Livana Connect
Site officiel de la start-up française basée à Charleville-Mézières. Elle développe un téléphone rétro équipé d’une IA vocale capable de passer des appels quotidiens, de rappeler les routines et de rassurer les personnes atteintes d’Alzheimer, tout en offrant aux aidants un suivi via une application. - AP-HP et robot ARI
Présentation du projet européen SPRING, qui teste un robot humanoïde conversationnel à l’AP-HP (Paris). ARI est conçu pour accueillir, orienter et dialoguer avec les patients, y compris ceux présentant des troubles cognitifs. - Paro, robot thérapeutique
Présentation du robot phoque Paro, utilisé dans les établissements gériatriques. Il n’est pas doté d’IA avancée mais agit comme un compagnon sensoriel, réduisant le stress et l’anxiété des patients atteints de démence. - UNSW – Viv, AI companion
Article de l’Université de Nouvelle-Galles du Sud présentant Viv, un avatar conversationnel conçu pour apporter une compagnie empathique aux personnes atteintes de démence. Il s’appuie sur un langage adapté et des conseils pratiques personnalisés.
Quelles sont les solutions d'IA déjà utilisées auprès des malades d'Alzheimer ?
En France, Livana Connect propose un téléphone vocal intelligent. Dans les hôpitaux, le robot ARI est testé pour l'accueil. Le robot Paro est utilisé en gériatrie pour apaiser les patients.
Quels sont les avantages et les risques des IA utilisée comme compagnie pour les malades d'Alzheimer ?
Elles offrent un soutien émotionnel, des rappels et un lien social. Mais elles posent des questions de consentement, de confidentialité et risquent de réduire les interactions humaines réelles.
Les IA peuvent-elles remplacer les soignants ou les proches pour les malades d'Alzheimer ?
Non, elles sont conçues comme un complément. Elles doivent être utilisées pour renforcer l'accompagnement humain, pas pour le remplacer.