
La part de marché de Google Search passe sous les 90% en 2025
Pour la première fois depuis plus de deux décennies de domination quasi absolue, Google Search a vu sa part de marché mondiale passer sous la barre symbolique des 90% en 2025. Cette baisse n'est pas anecdotique : elle marque un tournant dans l'histoire de l'information en ligne et témoigne de l'essor fulgurant des alternatives basées sur l'intelligence artificielle. Analysons ensemble les chiffres, les causes et les conséquences de cette redistribution des cartes.
Une baisse historique mais nuancée
Selon les données consolidées de plusieurs analystes du secteur, la part de marché de Google Search est tombée à environ 88% en 2025, contre plus de 91% l'année précédente. Ce chiffre, bien que toujours confortable, représente une évolution significative pour l'entreprise qui a longtemps bénéficié d'un quasi-monopole sur la recherche en ligne.
Cette tendance s'observe particulièrement sur mobile, où les utilisateurs sont plus enclins à expérimenter de nouvelles interfaces. La concurrence la plus sérieuse ne vient pas tant des moteurs de recherche traditionnels comme Bing ou DuckDuckGo, mais plutôt des plateformes d'IA générative comme ChatGPT, Perplexity ou Claude.
L'essor spectaculaire des alternatives IA
La progression des plateformes d'IA est spectaculaire. En juin 2024, on comptait dix utilisateurs de Google pour un utilisateur d'une plateforme IA. Un an plus tard, ce ratio a été divisé par plus de deux, avec seulement 4,7 utilisateurs de Google pour un utilisateur d'IA. Cette évolution témoigne d'une adoption massive et rapide de ces nouvelles technologies.
ChatGPT domine actuellement le marché des plateformes IA avec environ 80% de part de marché dans ce segment, suivi par Perplexity (15%) et Gemini de Google (6,4%). Même si ces chiffres restent modestes en valeur absolue comparés à Google, leur croissance exponentielle inquiète le géant américain.

Les raisons de cette transition
Plusieurs facteurs expliquent cette baisse de la domination de Google. Le principal réside dans l'évolution des attentes des utilisateurs, qui recherchent désormais des réponses directes plutôt que des listes de liens. Les IA génératives excellent dans ce domaine, en synthétisant l'information de manière conversationnelle.
Parallèlement, la qualité des résultats de Google a été critiquée, avec une présence croissante de publicités et de contenu optimisé pour le référencement plutôt que pour l'utilisateur. Enfin, la fatigue visuelle face à des pages de résultats surchargées a poussé certains internautes vers des interfaces plus épurées proposées par les IA.
Des habitudes de recherche qui se transforment
Les utilisateurs ne remplacent pas complètement Google par les IA, mais complètent leurs habitudes en choisissant l'outil le plus adapté à leur besoin :
- Google reste privilégié pour les recherches transactionnelles (achats, services locaux), la navigation directe vers un site connu et les requêtes simples.
- Les IA sont préférées pour les requêtes complexes, exploratoires et conversationnelles, où les utilisateurs formulent des questions complètes plutôt que des mots-clés.
Cette spécialisation progressive crée une nouvelle dynamique dans l'écosystème de la recherche en ligne.
Des conséquences majeures pour les éditeurs
La transition vers l'IA a des répercussions importantes pour les éditeurs de contenu. Le trafic de référence provenant des moteurs de recherche a chuté de manière significative, avec une baisse moyenne de 10% sur seulement huit semaines en 2025 pour les éditeurs.
Ce phénomène s'explique par l'augmentation des "zero-click searches" (recherches sans clic), qui sont passées de 56% à près de 69% pour les recherches d'actualités. Les utilisateurs obtiennent leur réponse directement dans l'interface de l'IA, sans jamais visiter le site source, ce qui menace le modèle économique de nombreux éditeurs dépendants de la publicité et des abonnements.
La réponse de Google : l'intégration de l'IA dans ses résultats
Face à cette concurrence grandissante, Google n'est pas resté inactif. L'entreprise a massivement intégré l'IA dans ses résultats de recherche avec les "AI Overviews", des résumés générés par l'IA qui apparaissent en haut des résultats.
Paradoxalement, cette stratégie, bien que visant à retenir les utilisateurs, accélère la baisse des clics vers les sites externes, puisque les internautes trouvent leur réponse directement dans l'écosystème Google. L'entreprise se retrouve ainsi dans une position délicate : intégrer l'IA pour rester pertinent tout en risquant de saboter son propre modèle économique basé sur la publicité.
Vers de nouveaux modèles économiques
Face à ces défis, de nouveaux modèles économiques émergent. Les entreprises d'IA commencent à signer des accords de licence avec les éditeurs pour utiliser leur contenu, comme l'accord historique entre OpenAI et News Corp valant plus de 250 millions de dollars sur cinq ans.
D'autres plateformes comme Perplexity expérimentent des modèles de partage de revenus, où une partie des revenus publicitaires générés par les réponses citant un éditeur lui est reversé. Ces initiatives pourraient progressivement s'imposer comme une norme dans l'industrie.
Sources
- The Shifting Landscape of Information Retrieval: AI vs Google Search : Analyse comparative de l'évolution des parts de marché entre Google et les plateformes IA.
- Facts: Google's push to AI hurts publisher traffic : Étude détaillée sur l'impact des AI Overviews sur le trafic des éditeurs.
- News Corp and OpenAI Sign Landmark Multi-Year Global Partnership : Annonce de l'accord de licence entre News Corp et OpenAI.
Quelle est la part de marché actuelle de Google Search en 2025 ?
La part de marché de Google Search est passée sous la barre des 90% en 2025, s'établissant à environ 88% selon les données consolidées de plusieurs analystes du secteur.
Quelles sont les principales alternatives à Google Search ?
Les principales alternatives sont les plateformes d'intelligence artificielle comme ChatGPT (80% de part de marché dans le segment IA), Perplexity (15%) et Gemini de Google (6,4%).
Pourquoi les utilisateurs choisissent-ils les IA plutôt que Google ?
Les utilisateurs privilégient les IA pour obtenir des réponses directes à des questions complexes, avec une interface conversationnelle plus naturelle, alors que Google reste utilisé pour les recherches transactionnelles et la navigation directe.
Comment les éditeurs de contenu sont-ils affectés par cette transition ?
Les éditeurs subissent une baisse significative de trafic de référence (environ 10% en 8 semaines en 2025) due à l'augmentation des "zero-click searches" où les utilisateurs obtiennent des réponses directes sans visiter les sites sources.
Quelles solutions existent pour compenser la perte de trafic des éditeurs ?
Des modèles économiques émergent comme les accords de licence entre éditeurs et entreprises d'IA (ex: OpenAI-News Corp) ou les systèmes de partage de revenus où une partie des revenus publicitaires est reversée aux éditeurs cités par l'IA.





